Ce soir-là, poussée par la faim, Camille suivit l’odeur d’un banquet jusqu’à l’hôtel. Pieds nus, vêtue de haillons, elle s’approcha timidement des portes, fascinée par le piano à queue trônant au centre de la salle.
— S’il vous plaît… je peux jouer contre une assiette de nourriture ? murmura-t-elle.
La salle se figea. Quelques rires étouffés fusèrent. Mais au milieu de cette indifférence, une voix douce s’éleva :
— Laissez-la jouer, dit M. Laurent Caron, célèbre pianiste et fondateur de la soirée.
Quand le silence devient symphonie






